L’ensemble du matériel de campagne utilisé porte un code QR renvoyant vers le site de Samilia, comportant des compléments d’information et les numéros de téléphone utiles aux victimes.

Extrait de témoignage :
Exploitation économique , dans une société de laveurs de vitre ;
Levan, travailleur de l’ombre
Levan (prénom d’emprunt) en sait quelque chose. Géorgien, la trentaine, il a grandit dans une région frontalière de la Turquie. Voici deux ans, il décide de rejoindre un cousin installé en Belgique. La promesse d’un possible emploi le pousse à laisser derrière lui sa famille et, espère-t-il, les jours noirs.
À son arrivée à Bruxelles, le réel le rattrape et ses rêves d’eldorado européen s’évanouissent. Les semaines puis les mois passent. Son visa touristique arrive à expiration et Levan se retrouve sans droit de séjour. Le Covid fait son apparition et son horizon se rétrécit soudain.
Acculé, il se voit proposer un deal, un jour, autour d’une tasse de thé à la terrasse d’un bistrot de la « Petite Anatolie ». Il raconte, malgré la loi du silence qui prévaut dans son monde : « Une connaissance turque qui gère une société m’a proposé un job de laveur de vitres. Comme j’étais sans-papiers, il m’a dit que je devais travailler sous le nom d’un de ses ouvriers à qui je ressemble et qui possède un permis de séjour en règle. Je ne connaissais rien à ce métier, mais j’ai accepté, pas le choix. » Le récit de Levan est impossible à objectiver, mais ce qu’il relate renvoie à la technique bien connue de fraude à la physionomie, dite du « lookalike », qui consiste à jouer sur la ressemblance physique entre deux individus pour déjouer les contrôles. « Ça fait plus d’un an que je fais ça maintenant. Je travaille un peu partout, à Bruxelles et ailleurs. Parfois la nuit. C’est très fatigant. Le gérant me donne 800 euros par mois en cash. J’ai peur des contrôles mais, jusqu’ici, j’y ai échappé. »
L’histoire de Levan témoigne d’une volonté de frauder manifeste dans le chef de ceux qui l’exploitent. « Dans ce domaine, nous avons de toute évidence affaire à un système bien organisé », acquiesce Sibille Boucquey. « Cette organisation est souvent de type familial. Maintenant, est-elle aussi criminelle selon la définition qu’en donne le Code pénal ? On a des raisons de le croire dans certains cas, mais il faut le prouver, et c’est là toute la difficulté. »
Extrait de témoignage :
Exploitation domestique , jeune fille au paire ;
Anna, fille à tout faire







