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Journée mondiale contre l’esclavage des enfants – 16 avril

Journée mondiale contre l’esclavage des enfants – 16 avril

La traite d’enfants, forme moderne d’esclavage 

Par enfant victime de la traite, on entend toute personne de moins de 18 ans qui est recrutée, transportée, transférée, hébergée ou accueillie aux fins de l’exploitation, à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pays. Le plus souvent, ils sont achetés puis revendus à différentes personnes et sont à la merci de leurs « employeurs ». Les filles sont particulièrement vulnérables à ces pratiques en raison de l’intensification du commerce sexuel.

Différentes CAUSES peuvent expliquer la traite d’enfants à travers le monde :

  • La pauvreté
  • Le manque d’éducation
  • Les crises humanitaires
  • La corruption
  • Le défaut d’enregistrement à la naissance

Les CONSEQUENCES :

Les enfants victimes de la traite voient bon nombre de leurs droits fondamentaux violés. Ils sont très souvent soumis à des mauvais traitements : coups, viols, privation d’eau et de nourriture, de soins de santé et séquestration font partie de leur lot quotidien. Pour les filles mariées de force ou forcées à la prostitution, elles sont particulièrement exposées aux maladies sexuellement transmissibles (comme le SIDA) et aux grossesses forcées. Ces enfants sont également privés de leur identité, famille, loisirs et surtout de leur droit à l’éducation. C’est un véritable cercle vicieux qui se créé : sans famille ni éducation, ils n’ont ni le soutien ni les connaissances nécessaires pour être indépendants et s’affranchir de leurs « employeurs ».

Un PHENOMENE DIFFICILE A EVALUER : A ce jour, aucun étude internationale n’a pu donner un aperçu général et complet du phénomène. En effet, il est très difficile d’avoir des chiffres et des informations fiables sur la traite d’êtres humains (et plus particulièrement des enfants) : les victimes ont trop peur de témoigner, certaines n’ont pas été enregistrées à la naissance et surtout, les organisations internationales et ONG n’utilisent pas les mêmes définitions et méthodes de collectes de données. De plus, la traite fait partie de ce qu’on appelle « l’économie souterraine » : cela signifie que les réseaux sont cachés, extrêmement difficiles à traquer et qu’ils peuvent se déplacer rapidement. En l’absence de chiffres et données solides, il est très difficile de mettre en place des politiques efficaces de lutte contre la traite.

Le 16 avril 1995, près de cinquante ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, par laquelle les États membres des Nations Unies ont consacré l’interdiction de l’esclavage comme un droit humain indérogeable, le jeune Pakistanais Iqbal Masih était assassiné à l’âge de 12 ans pour avoir dénoncé l’esclavage qu’avec d’autres enfants il subissait. Vendu par ses parents à l’âge de quatre ans, Iqbal a été réduit à l’état d’enfant-esclave pendant six ans. Chaque année, le 16 avril, la journée mondiale contre l’esclavage des enfants lui rend hommage, tout en venant rappeler une triste et terrible réalité : l’esclavage existe toujours et des millions d’enfants en sont victimes partout dans le monde[i].

On identifie 6 formes d’exploitation des enfants à travers le prisme des droits de l’enfant :

·         le travail des enfants ;

·         les mariages précoces ou forcés ;

·         les enfants soldats ;

·         l’exploitation sexuelle ;

·         l’exploitation domestique ;

·         Et l’impact sur les enfants des atteintes à l’environnement.

 

A cela s’ajoutent d’autres formes d’exploitation, comme la vente de nourrissons, le prélèvement d’organes, la mendicité, les crimes et les délits forcés, entre autres.

 (https://jeunes.amnesty.be/jeunes/Les-Infos/Quand-les-jeunes-sont-victimes/article/traite-enfants-forme-moderne-esclavage)

TRAVAIL DES ENFANTS

Aujourd’hui, 168 millions d’enfants sont en situation de travail des enfants et 21 millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont victimes du travail forcé[i].

Le travail des enfants atteint 160 millions, en hausse pour la première fois depuis 20 ans (article publié sur le site des Nations Unies, juin 2023)

Selon l’OIT (Organisation Internationale du Travail), 160 millions d’enfants, soit près d’un sur dix dans le monde, sont soumis au travail des enfants. « Le pire, c’est que la moitié d’entre eux, 80 millions, le sont dans les formes les plus dangereuses du travail des enfants. Il s’agit d’un travail qui menace réellement leur santé physique et mentale », a affirmé dans un communiqué, Gilbert F. Houngbo, appelant la communauté internationale à soutenir une plus grande justice sociale et à intensifier la lutte contre le travail des enfants[ii].

Un rapport de l’OIT publié en 2022 notait déjà une hausse significative du nombre d’enfants âgés de 5 à 11 ans astreints au travail des enfants. Ceux-ci représentaient dès lors un peu plus de la moitié du chiffre mondial total. Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans qui effectuent des travaux dangereux – définis comme un travail susceptible de nuire à leur santé, leur sécurité ou leur développement moral – a augmenté de plus de 6 millions depuis 2016 pour atteindre près de 80 millions[iii].

EXPLOITATION SEXUELLE

D’années en années, Child Focus voit une augmentation du nombre de signalements de disparition et d’exploitation sexuelle d’enfant. (…) Ces enfants ne se retrouvent pas exploités par hasard. « L’année dernière, nous avons enregistré plus de 1.400 dossiers de fugues. Ces enfants exploités sont des enfants qui décident de quitter leur domicile ou l’institution dans laquelle ils sont placés. Ils se retrouvent ensuite dans des réseaux de prostitution, par le biais de proxénète d’ados ou par d’autres moyens »

En 2023, 76 dossiers concernant la prostitution de jeunes filles ont été recensés par Child Focus. « Elles se retrouvent dans ces réseaux, voient une dizaine de clients par jour et ne sont pas libres de dire non ou de s’échapper ».

https://www.rtbf.be/article/exploitation-denfants-en-belgique-child-focus-tire-la-sonnette-dalarme-11347841

Quelle implication des réseaux sociaux ??

« Aujourd’hui, tout le monde a un smartphone. La moyenne d’âge du premier smartphone est de 8 ans. Il y a plein de chouettes choses sur internet, mais ça vient aussi avec des risques. (…) Il y a des gens mal intentionnés qui profitent de ces technologies pour s’approcher des enfants. Les dossiers de grooming – un majeur qui approche un mineur pour l’abuser sexuellement – sont en hausse ».

Le chantage sexuel (sextorsion) explose sur les réseaux sociaux : « Dans la plupart des cas, ce sont des garçons qui font chanter des filles, pour de l’argent ou pour obtenir des photos intimes ».

Child Focus fait face à une autre hausse, celle de jeunes en détresse psychologique, ce qui est assez inédit. « L’année dernière, nous avons reçu 22.000 appels pour une aide psychologique, que ce soit des parents en quête d’aide ou des jeunes aux pensées suicidaires dans le besoin de parler ». à à à à Corrélation probable ??!!

Le message de Child Focus est de motiver les jeunes à parler à un adulte. En cas de sextorsion – chantage sexuel – la fondation peut aider la victime à faire disparaître les photos privées des réseaux sociaux.

https://news.un.org/fr/story/2024/02/1142902

(…) l’essor de l’intelligence artificielle (IA) générative et de la réalité virtuelle évolue constamment et facilite la production et la distribution d’abus et d’exploitation sexuels d’enfants dans la dimension numérique.

Les nouvelles activités d’exploitation incluent le déploiement du cryptage de bout en bout sans mécanismes de sécurité intégrés, l’imagerie générée par ordinateur (CGI), y compris les « deepfakes » et les « deepnudes », et la diffusion en direct à la demande et la réalité virtuelle (XR) de matériel d’abus et d’exploitation sexuels d’enfants.

Bien que l’accès ne détermine pas la valeur que les enfants et les jeunes tirent d’Internet et des produits numériques, le volume de matériel d’abus sexuel d’enfants signalé a augmenté de 87% depuis 2019, selon l’évaluation mondiale des menaces 2023 de WeProtect Global Alliance. L’examen de nombreuses études, publications et rapports a révélé l’intensification des manifestations de préjudice et d’exposition des abus sexuels et de l’exploitation des enfants en ligne, à la fois en termes d’échelle et de méthode.

Il s’agit notamment du risque de matériel d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants, de la sollicitation d’enfants à des fins sexuelles, du harcèlement sexuel en ligne, de l’abus d’images intimes, de l’extorsion sexuelle financière et de l’utilisation de matériel d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants assistés par la technologie. 

ENFANTS SOLDATS

Selon l’UNICEF, un peu moins de 300 000 enfants dans le monde seraient encore impliqués dans des conflits armés en 2023, et près de la moitié sont des filles.

Un « enfant soldat » est une personne de moins de 18 ans qui est impliquée de manière directe ou indirecte dans un conflit armé. Les enfants soldats ne portent pas forcément des armes et ne participent pas toujours directement au conflit, ils peuvent aussi servir d’espions ou de messagers, ou bien être utilisés pour porter du matériel, cuisiner, soigner, piller des biens et des récoltes ou encore comme boucliers ou esclaves sexuels. C’est particulièrement le cas dans les groupes armés non étatiques comme les rebelles, les guérillas, les groupes terroristes, etc. Certains enfants sont enlevés ou recrutés de force, tandis que d’autres rejoignent les groupes armés « volontairement » parce qu’ils pensent ne pas avoir d’autre choix ou qu’ils se laissent influencer par de fausses promesses. Ce sont souvent des enfants pauvres, discriminés, abusés ou séparés de leur famille qui deviennent enfants soldats[iv].

Entre 2005 et 2022, le système des Nations Unies a vérifié 315 000 violations graves commises à l’encontre des enfants en zones de conflits. Ce bilan effroyable symbolise à lui seul les effets dévastateurs des guerres et des conflits sur les enfants[v].

« Bien que les garçons continuent d’être ciblés de manière disproportionnée, les filles sont également recrutées et utilisées par les forces armées et les groupes armés et sont souvent victimes de viols et d’autres formes de violence sexuelle, y compris l’esclavage sexuel, une fois qu’elles sont recrutées »[vi]

 MARIAGES FORCES

Les filles les plus exposées au risque de mariage sont souvent les plus difficiles à protéger. Elles sont issues de familles pauvres, de groupes marginalisés ou vivent en zones rurales. Dépouillées de leurs chances d’épanouissement personnel et de pleine réalisation de leur potentiel, elles sont plus susceptibles que leurs semblables non mariées de ne pas être scolarisées. En outre, le mariage d’enfants isole davantage encore les filles de leur famille, de leurs amis et communautés. Leurs moyens de subsistance et leur santé mêmes sont menacés[vii].

On entend par mariage d’enfants tout mariage dans lequel au moins l’un des conjoints a moins de 18 ans. On entend par mariage forcé tout mariage dans lequel l’un des conjoints au moins n’a pas personnellement donné son consentement plein, libre et éclairé à l’union. Un mariage d’enfants est considéré comme une forme de mariage forcé car au moins l’un des conjoints n’a pas librement exprimé son consentement plein, libre et éclairé.

Les mariages d’enfants et les mariages forcés menacent la vie et l’avenir de nombreuses filles et femmes à travers le monde. Ces pratiques les privent de leur capacité à prendre des décisions concernant leur vie, portent atteinte à leur éducation, les rendent plus vulnérables à la violence, à la discrimination et aux abus, et les empêchent de participer pleinement aux sphères économiques, politiques et sociales. Les mariages d’enfants s’accompagnent souvent de grossesses et d’accouchements précoces et fréquents, ce qui entraîne des taux de morbidité et de mortalité maternelle plus élevés que la moyenne.

Les mariages d’enfants et les mariages forcés poussent souvent les femmes et les filles à tenter de fuir leur communauté ou à se suicider pour éviter cette union ou s’en échapper[viii].

Plus de 650 millions de femmes vivant aujourd’hui dans le monde ont été mariées lorsqu’elles étaient enfants. Chaque année, au moins 12 millions de filles dans le monde sont mariées avant l’âge de 18 ans. Cela représente 28 filles par minute. Une fille sur cinq est mariée ou vit maritalement avant l’âge de 18 ans. Dans les pays les moins avancés, ce chiffre est multiplié par deux : 40 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et 12 % avant l’âge de 15 ans. Ces pratiques sont particulièrement répandues dans les pays affectés par un conflit et dans les situations de crise humanitaire. (Source : UNICEF)[ix]

EXPLOITATION DOMESTIQUE

Le « travail domestique des enfants » est considéré comme une forme d’exploitation quand les enfants travaillent dans le secteur du travail domestique chez ou pour un employeur ou une famille tiers. Ainsi, les tâches ménagères réalisées dans des conditions raisonnables par des enfants au sein de leur propre famille ne sont donc pas considérées comme une forme de travail domestique des enfants. On parle de « travail des enfants dans le travail domestique » quand des enfants effectuent un travail domestique alors qu’ils n’ont pas atteint l’âge minimum légal pour le faire, dans des conditions dangereuses ou encore dans des situations comparables à de l’esclavage.

Selon les dernières estimations du Bureau international du travail, parmi les enfants âgés de 5 à 17 ans dans le monde, environ 152 millions sont astreints au travail des enfants (c’est-à-dire environ 1 enfant sur 10 dans le monde ou plus de 13 fois le nombre d’habitants en Belgique). L’Organisation internationale du travail (OIT), quant à elle, estime au moins 17,2 millions d’enfants impliqués dans le travail domestique, dont 3,7 millions se trouvant dans une situation de travail dangereux.

Les raisons pour lesquelles de nombreux enfants dans le monde se retrouvent contraints de travailler sont multiples et contribuent chaque jour à pousser des millions d’enfants à travailler : pauvreté, endettement, catastrophe naturelle, conflit, faible niveau d’éducation et d’information des parents, recherche de la part des employeurs d’une main-d’œuvre bon marché, discrimination, inégalités sociales, accès difficile à la scolarité et système éducatif insuffisant et défaillant…[x]

[i] https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/how-the-ilo-works/WCMS_495727/lang–fr/index.htm
[ii] https://news.un.org/fr/story/2023/06/1136022
[iii] https://news.un.org/fr/story/2023/06/1136022
[iv] https://jeunes.amnesty.be/IMG/pdf/2024_fiche_focus_enfants_soldats.pdf
[v] https://www.unicef.fr/convention-droits-enfants/protection/enfants-soldats/
[vi] https://news.un.org/fr/story/2024/02/1143107
[vii] https://www.unicef.org/fr/protection/programme-mondial-UNFPA-UNICEF-visant-a-accelerer-la-lutte-contre-le-mariage-enfants
[viii] https://www.ohchr.org/fr/women/child-and-forced-marriage-including-humanitarian-settings
[ix] https://www.ohchr.org/fr/women/child-and-forced-marriage-including-humanitarian-settings
[x] https://jeunes.amnesty.be/jeunes/nos-campagnes-jeunes/droits-enfant/presentation/article/focus-exploitation-enfants

Des millions de victimes à travers le monde
Des milliards de bénéfices pour les trafiquants

Selon, le Global Slavery Index mondial 2023, on estime à 50 millions de personnes victimes de traite dans le monde.
Cela fait de cette pratique criminelle la plus rentable après le trafic d’armes et le trafic de drogue.

source: https://www.globalslaveryindex.org/2018/findings/global-findings/

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