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Preventing Trafficking – Bucharest

Preventing Trafficking – Bucharest

La Roumanie est un pays doublement concerné par la traite des êtres humains : pays d’origine des victimes, il est également pays de transit.

« STOP TRAFICULUI DE PERSOANE »  Projet de prévention à la traite des êtres humains en Roumanie

Depuis 2009, Samilia mène à Bucarest, un projet de prévention coordonné à la traite des êtres humains, qu’elle implémente en collaboration avec des acteurs et partenaires roumains locaux, à destination d’un public vulnérable, composé notamment de jeunes-femmes précarisées et leurs enfants. A la demande de la Direction de l’Enseignement de Bucarest, le programme de prévention a ensuite été progressivement étendu en 2016 aux élèves des lycées techniques et professionnels de Ploesti et ensuite de Bucarest.

Une étude sur les groupes à haut risque de traite des êtres humains, lancée par la Commission européenne en 2015, expose que la mesure dans laquelle une personne est vulnérable à la traite n’est que rarement déterminée par un facteur particulier, mais plutôt par une combinaison de circonstances exposées et qui en font des victimes de la traite. Quatre groupes principaux de facteurs ont cependant été mentionnés, respectivement : individuel, familial, socio-économique et structurel. Parmi ces facteurs figurent: des antécédents de maltraitance et un état émotionnel vulnérable qui peuvent souvent être attribués à une situation familiale dysfonctionnelle, étayée par une privation matérielle, une situation de rupture familiale, un manque de relations d’attachement positives au sein de la famille, une pauvreté extrême , un faible niveau d’éducation, la survie dans des conditions inférieures au niveau de subsistance, l’incapacité de créer un contexte plus positif qui permettrait d’accéder à des conditions de vie décentes, des expériences répétées d’abus et de discrimination sur le marché du travail et la perception que la situation ne peut pas être améliorée. Pour beaucoup, ces facteurs conduisent les personnes vulnérables à la traite des êtres humains à croire que travailler à l’étranger pourrait être une réponse pour une vie meilleure. Ce rêve se traduit souvent par la prise de risques de haut niveau ; les niveaux de désespoir pourraient atteindre des points si élevés que toute offre est interprétée comme une occasion d’améliorer l’état actuel.

Une très grande part des jeunes-femmes exploitées sexuellement dans les grandes métropoles d’Europe occidentale – et régulièrement transférées d’une capitale à l’autre par leurs trafiquants – proviennent des anciens pays formant le « Bloc de l’Est » et, singulièrement, de Roumanie ou de villes limitrophes situés en bordure de frontière. Beaucoup d’entre elles sont encore mineures lors de leur recrutement par les réseaux de traite d’êtres humains, qui les attirent au moyen de diverses techniques comme le piège du « lover boy » ou sous couvert de fausses promesses liées à un futur changement de statut social ou à un emploi factice (mannequinat, métiers de l’horeca, du « care » ou des soins esthétiques, etc.).

Lors des premiers workshops réalisés dans un lycée professionnel en partenariat avec le Bucharest School Inspectorate, les garçons se sont montrés très intéressés par les informations prodiguées par la psychologue d’ACSIS à l’attention des jeunes filles dans le but de les alerter des pièges tendus par les proxénètes.

Les garçons ont souhaité prendre une part active à la réflexion car ils ne se reconnaissaient pas dans ce rôle d’exploiteurs dont ils réprouvaient le comportement.

A partir de là, nous avons adapté le programme de manière à inclure activement les garçons dans notre action de prévention à deux titres 

Prévention à destination des auteurs potentiels, Prévention au risque d’être eux-mêmes victimes de traite économique (voire sexuelle également)

De ce fait, les garçons, bien qu’ils ne soient eux-mêmes pas épargnés par l’exploitation sexuelle, sont le plus souvent recrutés aux fins de l’exercice d’emplois précaires et peu qualifiés dans des conditions proches de l’esclavage parmi des secteurs diversifiés tels que le transport, la construction, la manutention, … L’accroissement des inégalités sociales et de la déscolarisation des jeunes, qui débouche sur une précarisation intense de certaines communautés, peut également aboutir à ce qu’ils se retrouvent exploités dans des réseaux de mendicité forcée ou en lien avec la petite délinquance.

L’objectif général du projet, qui est implémenté par l’ONG partenaire ACSIS sous le pilotage, la coordination et la supervision de Samilia, vise à réduire la traite des êtres humains en augmentant la capacité d’autonomisation et de défense des groupes à risque précités, ainsi qu’en accroissant drastiquement le niveau de conscientisation des personnes de leur communauté à l’égard de ce fléau.

Il s’exerce à destination de 3 différents groupes-cibles, qui ont été identifiés comme des publics spécifiquement à risque en raison de leurs grandes vulnérabilité et précarité. L’objectif général du projet vise à réduire la traite des êtres humains en augmentant la capacité d’autonomisation et de défense de ces groupes-cibles, ainsi qu’en le niveau de conscientisation.

En termes d’impact, le projet « STOP TRAFICULUI DE PERSOANE » a permis de sensibiliser, depuis 2009 et dans son ensemble à Bucarest, Ploiesti et Chisinau (Moldavie) : 5641 élèves de lycées techniques et professionnels, 242 professeurs et éducateurs, 428 jeunes-filles mères ou enceintes et enfants.

Les axes d’intervention coordonnés du projet sont les suivants :

Programme de prévention « peer-to-peer » au sein des lycées techniques et professionnels : ce programme visant à prévenir la traite des êtres humains sous ses différentes formes, avec un focus spécifique sur l’exploitation sexuelle, est destiné aux étudiants – filles et garçons – de lycées techniques et professionnels, ainsi qu’à leurs enseignants et éducateurs. Après une formation intensive sur la thématique (10 séances de formation d’une durée de 2 heures à destination de 16 jeunes, professeurs et éducateurs) et avoir été dotés d’outils de formation suivant une méthodologie « peer-to-peer », ces étudiants organisent à leur tour des ateliers de prévention à la traite des êtres humains dans les classes de leur lycée. La réceptivité des élèves sensibilisés dans ces classes est accrue du fait que la prévention est exercée par des pairs (de façon horizontale) et au regard de situations concrètement rencontrées sur le terrain, plutôt que par une figure d’autorité ou par une organisation tierce à l’établissement scolaire. Ainsi formés à leur tour, l’ensemble des élèves sont nommés « ambassadeurs » de lutte contre la traite des êtres humains au sein de leurs propres communautés d’origine, ce qui permet une répercussion de la conscientisation à large échelle au sein des publics précarisés.

Les objectifs de cette formation 

 > Réduire la vulnérabilité et les risques liés à la traite des êtres humains en sensibilisant et en formant les jeunes aux risques et conséquences qui en découlent.

> Doter les élèves participants de connaissances spécifiques et approfondies, ainsi que d’outils à utiliser, en application d’une méthodologique « peer-to-peer », pour sensibiliser et former à leur tour leurs pairs aux risques liés à la traite des êtres humains

> Conscientiser à plus large échelle les communautés aux dangers de la traite des êtres humains.

Les thèmes abordés des ateliers formateurs sont nombreux : définitions, phases du recrutement, profils et méthodes de recrutement des trafiquants d’êtres humains, tactique du « lover boy », profilage des victimes, moyens d’auto-protection face aux trafiquants avec un focus spécifique sur les dangers liés à l’usage des réseaux sociaux et les règles de sécurité à y observer. 

Ces ateliers ont donné l’occasion aux élèves participants de témoigner de leur propre vécu, certains d’entre eux ayant été approchés dangereusement par des tiers utilisant de faux profils sur Facebook. Après avoir reçu et appris le contenu des manuels « Stop trafficking », les élèves ont également visionné des vidéos expliquant le phénomène des lover-boys.

facteurs positifs de changement

La session a permis d’observer l’émergence de plusieurs facteurs positifs de changement dans le comportement, à la fois, des élèves formés à êtres formateurs (formation « peer-to-peer ») et, à la fois, des 270 étudiants bénéficiaires de la formation finale : 

>     Augmentation de l’estime de soi, de la confiance à s’exprimer en face d’un public, appréciation positive de la réflexion sur soi pendant les exercices, accroissement des capacités d’écoute active et de participation, attitude non-jugeante et respect de la diversité des points de vue exprimés ; cependant, certains exercices ont également suscité des moments plus difficiles, en faisant émerger des souvenirs d’événements traumatiques dans l’enfance auprès de certains élèves participants ;

> Augmentation drastique de la connaissance de l’ensemble des élèves à l’égard des ressorts et des conséquences de la traite des êtres humains, attestée par l’évaluation des questionnaires finaux remplis à l’issue des différents ateliers et l’offre des clarifications ou de précisions suite aux questions posées par les élèves ;

>    Engagement et gravité des élèves face à la thématique de la traite des êtres humains.

Programme de prévention à destination de jeunes-filles enceintes ou déjà mères, dont un grand nombre de mineures, en situation de précarité : un nombre croissant de ces jeunes-filles, abandonnées par le père biologique de leur enfant et rejetées par leur propre famille, quittent la Roumanie pour l’Europe occidentale en laissant leur enfant au pays aux soins d’une amie, d’une voisine ou d’une simple connaissance. Malheureusement, nombreuses sont celles qui tombent aux mains de réseaux de traite des êtres humains. Afin de lutter contre ce phénomène et permettre à ces jeunes femmes de voir leur enfant grandir auprès d’elles, le programme de prévention consiste en un accompagnement spécifique pour les jeunes mères célibataires, comprenant une aide de première nécessité, un accompagnement psychosocial ainsi que des formations leur facilitant l’accès à un emploi local tout en les prévenant des risques liés à la traite des êtres humains. Il est aussi veillé aussi à ce que l’enfant soit correctement soigné et scolarisé.

Témoignages recueillis 

Iona, 20 ans, a une petite fille de 8 mois. Elle est séparée du père de l’enfant, car celui-ci était toxicomane. Elle partage un deux-pièces avec sa mère, sa sœur et le mari de sa sœur à Bucarest. Pour espérer avoir une vie meilleure, Iona risque de tomber dans un réseau de prostitution. – Mashid Mohadjerin

« La formation fût pour moi une expérience unique ; j’ai appris beaucoup de choses, c’était très utile et je suis très heureux d’avoir eu l’opportunité d’en faire partie. » N.A., élève

« Quand j’ai dû effectuer ma présentation, j’avais l’impression de ne rien savoir et j’avais juste envie de partir. C’était très difficile au commencement mais, par la suite, je me suis détendue et j’ai été capable de parler. Je pense que j’ai bien fait cela, mes collègues m’ont applaudie. » S.I., élève

« Cette formation a été très utile pour moi dès lors que, malheureusement de nos jours, il y a des gens qui sont dangereux et cherchent à faire du mal aux autres. J’ai compris que ce monde n’est pas comme nous pouvons l’imaginer. Certaines choses peuvent affecter tant notre liberté que nous-mêmes en tant qu’êtres humains, et spécialement nous, les plus jeunes. » E.P., élève

Programme de prévention à destination d’enfants défavorisés âgés de 6 à 12 ans : en tant que cibles faciles pour les trafiquants d’êtres humains, le programme de prévention à destination d’enfants défavorisés – issus de familles (souvent monoparentales) pauvres et isolées – se décline sous la forme de plusieurs sessions collectives de maximum 20 enfants. Il met l’accent sur les droits des enfants à l’intégrité psychique et corporelle, développe leur capacité à identifier de possibles atteintes à cette intégrité et les forme aux règles de sécurité à adopter, notamment sur les réseaux sociaux et avec l’entourage direct ou indirect.

✓ Augmenter la connaissance des enfants bénéficiaires concernant leurs droits

✓ Augmenter la capacité des enfants à comprendre et identifier les atteintes à leurs droits

✓ Former les enfants aux règles de sécurité à adopter sur les réseaux sociaux.

 Le premier atelier démarre par un exposé au tableau sur les droits des enfants et sur les règles de sécurité à observer, notamment, sur les réseaux sociaux. Les enfants sont ensuite invités, un par un, à distinguer ce qui consiste en un droit de l’enfant et ce qui consiste en une règle de sécurité, ainsi qu’à les identifier en deux colonnes séparées.

Dans un second temps, il a été demandé aux enfants de nommer des comportements attentatoires à leurs droits ; les enfants ont fait émerger, dans ce cadre, des réponses ayant trait au kidnapping d’enfants et à l’exercice de violences à leur encontre, ce qui permet à l’accompagnant d’expliquer les risques liés à la traite des êtres humains et au trafic d’enfants contraints à travailler, à mendier, à abandonner l’école pour se retrouver ensuite détournés de leur famille, manipulés ou kidnappés. Il leur est ensuite enseigné à comprendre que le respect des règles de sécurité leur permet de se mettre à l’abri d’atteintes à leurs droits. 

Nous voulons agir utilement pour éviter qu’un nombre plus important encore de jeunes filles ne soient prises aux pièges des réseaux de prostitution. En collaboration avec l’ONG roumaine ACSIS, depuis 2009, nous menons une action de prévention à destination d’un public cible composé de jeunes filles enceintes ou déjà maman.

Correspondant à un besoin, cette initiative s’étend depuis 2008 aux étudiants de dernière année de plusieurs lycées professionnels de Bucarest, pour toucher actuellement environ 7000 jeunes (directement et indirectement) et 65 professeurs/éducateurs chaque année.

L’objectif de ce projet et d’augmenter la capacité des personnes vulnérables à se défendre contre les exploitants d’êtres humains.

Le public est composé de jeunes personnes à risques, considérées comme telles parce qu’elles viennent d’un milieu pauvre ou d’une famille dysfonctionnelle.

Des millions de victimes à travers le monde
Des milliards de bénéfices pour les trafiquants

Selon, le Global Slavery Index mondial on estime à 40,3 millions de personnes victimes de traite dans le monde .
Cela fait de cette pratique criminelle la plus rentable après le trafic d’armes et le trafic de drogue.

source: https://www.globalslaveryindex.org/2018/findings/global-findings/

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Les amis de la fondation Samilia

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