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Football Against Trafficking

Football Against Trafficking

Venus d’Afrique ou d’ailleurs, de jeunes sportifs talentueux victimes d’intermédiaires véreux ou de véritables trafiquants d’êtres humains, échouent en Europe, et particulièrement en Belgique, après un parcours souvent chaotique. 

Si ces pratiques ne concernent pas les grands clubs de football, qui ont pour la plupart leurs propres académies en Afrique, ni les agents reconnus dont certains font un travail remarquable, l’Afrique de l’Ouest constitue un véritable terrain de chasse pour les trafiquants. Devenir une star du football en Europe est le rêve ultime de millions de jeunes africains prêts, eux et leur famille, à consentir à tous les sacrifices pour marcher dans les traces de leurs idoles Didier Drogba, Cheikh Tioté et autres Samuel Eto’o.

De par son EXPERTISE, LA FONDATION SAMILIA, interpellée par la situation vulnérable de ces jeunes joueurs, agit depuis plusieurs années pour dénoncer ces pratiques, soutenir ceux qui en sont les victimes et agir sur les dispositifs législatifs.

Dans certains pays d’Afrique, il est plus facile de réussir en devenant joueur de foot professionnel qu’en faisant des études. C’est pourquoi des milliers de jeunes abandonnent l’école et s’entraînent, en espérant devenir le prochain Drogba. Pour atteindre l’Eldorado, ces jeunes et leurs familles sont prêts à tout, y compris à verser des sommes astronomiques à des agents pour les faire passer en Europe.

La Fondation Samilia a été sensibilisée par l’enquête de Frédéric Loore à la situation très précaire de jeunes joueurs de football venus principalement d’Afrique de l’Ouest, recrutés par de pseudo-agents qui n’ont pas eu de mal à les persuader de venir en Belgique pour réaliser leur rêve de jouer dans un « grand » club. Certains se sont endettés pour cela à hauteur de plusieurs milliers d’euros. Arrivés en Belgique sans papier, sans contrat, ils commencent alors un parcours de débrouille et d’errance fait parfois d’exploitation économique que l’on peut qualifier de traite des êtres humains.La plupart de ces jeunes ne sont pas en mesure de retourner en Afrique car, outre les frais que cela implique, le sentiment de honte et d’échec qui les envahit ainsi que la peur de ne plus pouvoir quitter leur pays natal, c’est surtout la pression de leur famille pour qui ils sont en « mission économique » qui les condamne à un exil sans retour.

Après avoir mené en Belgique un programme d’aide et d’accompagnement à destination d’un groupe cible constitué de certains de ces jeunes footballeurs, la Fondation Samilia s’est rendu compte de l’urgence à développer des initiatives de prévention dans les pays d’origine.

EN AFRIQUE

En 2014, la Fondation Samilia a mené une mission de 9 mois en Afrique (Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal et RDC), au moyen d’une équipe pluridisciplinaire formée pour réaliser ce projet et composée , d’un criminologue, d’un éducateur spécialisé et d’un psychopédagogue.

Dans chacun des pays visités, durant trois mois, l’équipe a rencontré les jeunes footballeurs directement sur les terrains de fortune et dans les académies pour des ateliers de prévention en utilisant les outils créés par la Fondation Samilia.

Ils ont collaboré conjointement avec les différentes fédérations de football africaines. L’équipe a également créé un réseau de contacts institutionnels avec les autorités compétentes et les principaux acteurs de la société civile (ministère des Sports et Loisirs, ambassades, clubs de foot, ONG, journalistes…

240 jours en Afrique de l’Ouest

De février à octobre 2014, une équipe de bénévoles a séjourné en Côte d’Ivoire (fév-avril), au Bénin (mai-juin) et au Sénégal (juillet-oct) pour y implanter le programme « Football Against Trafficking » développé avec l’aide d’experts.

Jonas Grétry (criminologue) , Nicolas Franchomme (journaliste), Guillaume Gille (éducateur) et François Dumont (psycho-pédagogue) ont sensibilisé plusieurs milliers de jeunes, directement sur les terrains de football, dans les clubs et les académies, par le biais d’ateliers d’une demi-journée. Ils ont étroitement collaboré avec les différentes fédérations de football, les ministres des sports et les média locaux. Ce programme a été co-financé par Wallonie Bruxelles International.

Une brochure, disponible ici, a été réalisée par les quatre bénévoles et a été utilisée dans leur travail de sensibilisation.

La Fondation Samilia a décidé d’agir pour, d’une part, sensibiliser le grand public à ce phénomène et, d’autre part, développer des initiatives de prévention. Le 10 septembre 2012  avec Aloys Nong, attaquant au RAEC MONS et parrain de notre action, et le support de DECATHLON-Anderlecht, nous sommes allés à la rencontre de ces jeunes qui s’entraînent depuis longtemps, pour leur offrir à chacun un équipement de football complet et neuf de manière à ce qu’ils puissent s’entraîner dans des conditions correctes.

Mais nous avons voulu aller plus loin que ce geste symbolique. En partenariat avec l’école d’infirmières ISEI, deux infirmières en 4ème année de spécialisation en santé communautaire ont commencé un stage de 6 semaines dont le but fut la mise en place d’une permanence médicale à destination des jeunes joueurs de football. En effet, beaucoup souffrent de traumatismes liés à une activité intense dans de mauvaises conditions et la plupart n’ont jamais consulté de médecins. 

Sur le plan juridique, nous avons par ailleurs réuni différents acteurs de la lutte contre la traite des êtres humains : magistrats, policiers, le centre d’accueil Pag-Asa et le journaliste Frédéric Loore auteur de l’enquête « Les damnés du foot », pour élaborer une stratégie permettant à la fois d’identifier et appréhender les auteurs de ce trafic, et de protéger et accompagner les victimes.

Pour encourager cette initiative, le 4 décembre 2012 , la Fondation SAMILIA s’est vu remettre des mains du Ministre André Antoine le prix de l’Ethique dans le Sport lors de la grande soirée de remise des Mérites Sportifs de la Communauté Wallonie-Bruxelles.

Sur base de ce travail, la Fondation a formulé des recommandations, qui ont été présentées lors d’une conférence au Parlement Européen, certaines ont été reprises dans la Résolution visant à lutter contre le trafic et l’exploitation des jeunes joueurs de football étrangers en Belgique, votée le 28 avril 2015 au Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles. Sur base de ces recommandations, un groupe de travail s’est réuni à la demande de l’Office des Etrangers.

  • La résolution du Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles

Le 17 mars 2015, une proposition de résolution visant à lutter contre le trafic et l’exploitation des jeunes joueurs de football étrangers en Belgique a été déposée à l’initiative de Patrick Prévot et co-signée par plusieurs autres parlementaires. Ce texte replace la thématique dans le champ du respect des droits humains, du sport et de l’éthique, de la protection des jeunes, du droit international ainsi que des droits des travailleurs. Sollicitée pour son expertise, la Fondation Samilia a été étroitement associée à la rédaction de ce texte et y est citée à plusieurs reprise comme acteur de référence en la matière.

Votée le 29 avril en séance plénière, la résolution constitue un véritable plan d’action pour lutter contre la traite et l’exploitation des jeunes sportifs extracommunautaires.

Dans cette perspective, la Fondation Samilia poursuit son travail d’analyse et de sensibilisation du monde du football et du monde politique en vue d’améliorer le dispositif législatif existant sur la question du salaire minimum, du transfert des mineurs entre 16 et 18 ans et de l’accès à la profession d’agent de joueurs.

En collaboration avec l’OIM, la Fondation Samilia a entamé un travail d’analyse au niveau international sur le sujet, sur base d’une note de l’OIM Ethical recruitment of migrant workers and football: Perspectives for partnership.


En novembre, nous nous sommes rendus en RDC pour y mener un projet pilote dans le même cadre ; en collaboration avec l’asbl Friendly Foot nous avons mené une dizaine d’ateliers de prévention avec des jeunes et des enfants précarisés de Kinshasa. Nous avons également organisé le vernissage de l’exposition « Marque ou Crève » au centre culturel Bilembo mis à notre disposition par la société TEXAF.

EN BELGIQUE

En 2015, la Fondation Samilia a concentré son action en Belgique au moyen de différents outils, en privilégiant des collaborations locales pour sensibiliser et informer un plus grand nombre de personnes aux différentes réalités de la traite des êtres humains dans le milieu du football.

La Roue

Le lien de confiance que la Fondation Samilia a instauré depuis 2012 avec le public cible des jeunes joueurs africains de La Roue a permis d’acquérir une meilleure connaissance des parcours individuels. La Fondation Samilia a structuré son travail d’accompagnement de manière à réfléchir à des perspectives concrètes pour les jeunes joueurs de football africains échoués à La Roue.

Ce groupe d’une cinquantaine de personnes se retrouve tous les matins sur un terrain de la commune d’Anderlecht pour s’entraîner sous la houlette d’un coach camerounais. Nous travaillons avec ce groupe cible dans le but de mieux connaître la problématique, le modus operandi des trafiquants et les parcours de leurs victimes. Cela nous a permis de concevoir les outils destinés au programme de prévention ainsi que la campagne de sensibilisation « Football Against Trafficking ».

Au cours de l’année 2015, nous avons mise en place d’un partenariat avec l’asbl Friendly Foot ( http://www.friendlyfoot.be/?action=presentation ) et le CPAS de la commune de Saint Gilles dans le but de procurer un contrat Article 6O au coach camerounais de l’équipe de La Roue. En effet, la stabilisation de la situation administrative du coach de La Roue, est la condition de base d’un travail d’accompagnement du groupe cible dans une perspective à moyen terme.

Exposition “Marque ou Crève

Le livre «Marque ou Crève» rassemble les textes de trois reportages que le journaliste Frédéric Loore a consacrés à tous « les recalés de la planète foot qui aboutissent sur les terrains vagues d’Europe ou d’Asie ». Accompagné du photo-reporter Roger Job, ils sont partis à leur rencontre, en Belgique d’abord, en Côte d’Ivoire et en Thaïlande ensuite. Ce reportage saisissant a été récompensé par le prix de journalisme 2013 du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et par le prestigieux Nikon Press Photo Award 2012. Les photographies extraites de ce travail de longue haleine, réalisé entre 2011 et 2014, sont mises à l’honneur dans le cadre de l’exposition « Marque ou Crève ! », scénographiée par Antonio Nardone.

Des dizaines de jeunes footballeurs issus du continent noir (Ivoiriens, Camerounais, Guinéens, Sénégalais, etc.), seuls, sans le sou et souvent sans papiers, vivent en Europe de débrouille et de solidarité. Victimes d’agents véreux, parfois de véritables trafiquants d’êtres humains ou tout simplement piégés par le mirage d’une carrière professionnelle en Europe, ils sont dans l’attente désespérée d’une vie meilleure. Afin de mieux comprendre les raisons qui les poussent à tout risquer pour rejoindre ce qu’ils pensent être l’eldorado du ballon rond, le journaliste Frédéric Loore et le photographe Roger Job se sont rendus à Abidjan, en Côte d’Ivoire, terre sacrée du football africain.

« Marque ou Crève »

Livre en vente à la Fondation Samilia via info@samilia.org au prix de 25€

Etroitement associée à la diffusion du livre dont les bénéfices lui sont reversés, la Fondation Samilia en a organisé la mise en place en plusieurs endroits symboliques : Anderlecht (octobre 2014), Kinshasa (novembre 2014), Sporting de Charleroi (2-13 mars 2015), Mouscron (24-31 mars 2015), Parlement Européen (13-17 avril 2015), Remise du Soulier d’Ebène (11 mai 2015). D’autres dates sont déjà prévues, dont janvier 2016 où l’exposition sera visible dans l’atrium du Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles.

Projections-débats : « Les Rayures du Zèbre »

Sorti en février 2014 et salué par la critique, le dernier film de Benoît Mariage « Les Rayures du Zèbre », n’a rien de la comédie facile que la bande-annonce pourrait laisser croire.

Bien au contraire, « Les Rayures du Zèbre » aborde des thèmes essentiels et pose les bonnes questions, celles qui font réfléchir… Ainsi les rapports entre l’Europe et l’Afrique sont abordés sans fard.

Ce qui permet de comprendre le contexte dans lequel de jeunes joueurs de foot africains se laissent prendre dans les filets de trafiquants peu scrupuleux se faisant passer pour des recruteurs patentés.

En collaboration avec les producteurs du film, la Fondation Samilia a organisé plusieurs projections spéciales, suivies de débats animés par Jean-Charles De Keyser et auxquels ont participés différents membres de l’équipe du film (Marc Zinga, Serge Trimpont) ainsi que des personnalités du football belge : Nordin Jbari, Pierre Kompany, Aloys Nong, Bea Diallo…

En 2015, la Fondation Samilia a poursuivi l’organisation de projections des rayures du Zèbre, en partenariat avec les acteurs socio-culturels locaux :

  • le 24 mars à l’auditorium Demeyère du centre culturel Marius Staquet de Mouscron, en collaboration avec Christiane Vienne, présidente de PAC Mouscron (Présence et Action Culturelle)
  • le 2 avril au Centre Culturel de Soignies, en collaboration avec le PAC de Soignies

La qualité et la nécessité de cet accompagnement s’est confirmée par la 1ère plainte pour traite des êtres humains et occupation illégale de travailleur étranger déposée par un jeune footballeur africain.

C’est un grand pas en avant dans la lutte contre l’exploitation et la traite des êtres humains dans le football, car jusqu’à présent, les victimes présumées craignaient de perdre toute chance de percer dans le football belge si elles dénonçaient le club qui les exploitent. Par ailleurs, le fait que la loi belge impose aux victimes de quitter le milieu dans lequel elles ont été exploitées leur fait craindre de ne plus pouvoir monter sur un terrain.

Ce dossier, actuellement à l’instruction à l’Auditorat de Bruxelles, illustre la façon dont les dirigeants d’un club de football s’y prennent pour contourner la loi, notamment celle du salaire minimum, et maintenir un joueur dans une situation d’exploitation. Cette affaire illustre également les failles dans les contrôles de document lors des matches. Autant de facteurs problématiques déjà soulevés par la Fondation Samilia ; cette dernière suit donc attentivement ce dossier et accompagne la victime, en collaboration avec Pag-Asa et en concertation avec ses avocats.

Des millions de victimes à travers le monde
Des milliards de bénéfices pour les trafiquants

Selon, le Global Slavery Index mondial on estime à 40,3 millions de personnes victimes de traite dans le monde .
Cela fait de cette pratique criminelle la plus rentable après le trafic d’armes et le trafic de drogue.

source: https://www.globalslaveryindex.org/2018/findings/global-findings/

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Rendez-vous sur le site de la Fondation Roi Baudouin en cliquant sur le lien ici ou ci-dessous :

Les amis de la fondation Samilia

 (déductible à partir de 40 Euros)