LA TRAITE SEXUELLE : DES ZONES DE CONFLITS ARMÉS À L’EXPLOITATION DANS LE PAYS DE DESTINATION EN PASSANT PAR LES ROUTES MIGRATOIRES
11 mai 2023 – Bruxelles
Les fondations Samilia (Belgique) et Stand Speak Rise Up! (Luxembourg) ont organisé un colloque le 11 mai 2023, à Bruxelles, sur le thème : « La traite sexuelle : des zones de conflits armés à l’exploitation dans le pays de destination en passant par les routes migratoires ».
Deux thèmes ont été abordés au cours de l’après-midi d’étude :
- Les violences sexuelles à l’encontre des femmes lors des conflits armés et
- La traite sexuelle.
Ces thèmes ne sont pas si éloignés l’un de l’autre dès lors que, d’une part, ce type de crime est genré et, d’autre part, les violences sexuelles dans le cadre de conflits peuvent n’être que le point de départ d’une situation de traite des êtres humains.
La première partie du colloque a abordé des violences sexuelles faites aux femmes dans le cadre de conflit armés. Ces violences ne sont pas nécessairement de la traite des êtres humains mais constituent des crimes de guerre tant au sens des normes internationales que de celles nationales. L’exemple du Sahara oriental mettra en lumière ce crime et démontrera que ces violences peuvent être considérées comme un « push factor » qui mènent les femmes à migrer vers des pays dans lesquels elles estiment être en sûreté.
Les enfants nés de ces viols de guerre feront l’objet d’un focus particulier par une approche juridique et sociologique. Cette analyse peut être transposée à la situation des enfants nés de la traite sexuelle dès lors que le traumatisme psychologique de la victime est identique et risque d’engendrer un rejet de l’enfant à naitre.
Les guerres sont également des « push factor » qui entrainent des migrations forcées. Elles jettent ceux qui les fuient sur les routes du trafic d’êtres humains qui sont également lieux de violences sexuelles. L’approche proposée pour cette partie est, d’une part, juridique et factuelle et, d’autre part, journalistique avec la présentation synthétique de reportages réalisés in situ par un grand reporter spécialisé en traite des êtres humains.
La route des trafics mène souvent les femmes vers une exploitation sexuelle dans le pays de destination. Les deux dernières interventions concernaient donc la traite des êtres humains, troisième crime le plus rémunérateur au monde, dans cette finalité particulière qu’est l’exploitation sexuelle. La première intervention a développé la notion de traite sexuelle au sens des conventions internationales et régionales. La seconde a analysé les obligations pour les États de poursuivre et juger les auteurs découlant à la fois des instruments juridiques anti-traite et de ceux de droit international pénal dont le droit international humanitaire.