L’équipe de Samilia était présente à Bucarest mercredi et jeudi où Sylvie Bianchi, responsable projets de la Fondation Samilia, a donné une conférence sur le rôle du secteur privé dans la lutte contre la traite des êtres humains. L’événement était organisé par la Chambre du Commerce Roumaine, et plus particulièrement par son représentant, Alain Schodts, en collaboration avec la Fédération Wallonie Bruxelles.
Ce n’est pas considéré comme de la Traite des êtres humains
si l’employé était au courant, si
En Roumanie, le salaire minimum se situe autour de 320€ par mois, pour un coût de la vie de plus en plus élevéet qui se rapproche du niveau belge. La pauvreté est donc le premier facteur qui fait tomber les citoyens les plus vulnérables dans les pièges de la traite des êtres humains. Dans leur course pour la survie, ils acceptent de travailler dans des conditions inhumaines, traversent les frontières, sont pris dans les réseaux de prostitution. Le Global Slavery Index, une étude menée en collaboration avec l’organisation Australienne WalkFree, l’OIM et l’OIT, estime à plus de 80 000 le nombre de victimes d’exploitation en Roumanie.
Avoir un travail et un salaire décent est une des conditions sinéquanones pour lutter contre le phénomène de la traite des êtres humains. C’est pourquoi il est capital de sensibiliser les entreprises à l’importance d’une chaîne de production humaine à tous les niveaux, de la matière première au produit fini.
S.E. Thomas BAEKELANDT (ambassadeur de Belgique en Roumanie), Sylvie Bianchi (Fondation Samilia) et Vassilis Stavrou (CEO Mega Image groupe Delhaize)
Invités par la Chambre du Commerce Roumanie, une série d’entreprises belges, de représentants de chambres de commerce actives sur le territoire roumain ainsi que des représentants officiels belges (S.E. Thomas Baekelandt – Ambassadeur, Machteld Cattrysse – Consul, Eric Poppe – Délégué général Wallonie-Bruxelles) sont venues nous écouter. Un public attentif, curieux d’en apprendre sur leur pouvoir contre l’exploitation. En confiance, la présentation a rapidement tourné autour de la conversation, où chacun s’exprime, s’interroge, se remet en question et où les expériences des uns deviennent source d’inspiration pour les autres.
L’entreprise qui paye plus pour un sous-traitant éthique
ne s’en sort plus face à la concurrence
Le profit, loi première des règles du marché, est la source d’inquiétude principale lorsqu’on parle d’une économie éthique. Comment rester compétitif si je paye plus que mon concurrent moins scrupuleux ? La réponse est à chercher chez le consommateur. Depuis quelques années, on remarque que le citoyen est de plus en plus attentif à la provenance de ses achats. Un produit labélisé éthique, même plus cher, rassure le client. Avec l’omniprésence des réseaux sociaux, la confiance du consommateur n’est plus à prendre à la légère. Au moindre soupçon de négligence envers sa chaîne de production, une marque peut se trouver clouée au pilori.
Les entreprises se rendent comptent que « nous ne pouvons pas nous le permettre » n’est plus une excuse valable, et ça, c’est très encourageant. La réponse à la traite des êtres humains doit être collective. Secteur privé, politique et consommateurs, il n’y a qu’ensemble que nous pouvons y mettre fin.